Evaluation du risque hémorragique dans la prophylaxie et le traitement de la douleur postopératoire
Publié : 12 octobre 2004 Modifié :
Claire DANIS est Chef de Service de Pharmacie à l’Hôpital Privé Nord Parisien, Hôpital privé d’Antony.
Dr Claire DANIS, Praticien attaché au Centre d’Urgences Médicales Universitaires (CUMU) de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris.Directeur Médical de la Clinique Clemenceau.Professeur agrégé en pharmacologie clinique, Faculté de Médecine, Université Paris VIII.
Publié le : 02 juillet 2004
Cet article est extrait de l'ouvrage de François VaillantMédicaments : risques et responsabilités, Elsevier Masson SAS, 2004
Le 15 avril 2004, la revue Le Journal des Médecins et des Chirurgiens publiait un article sur la prise en charge des douleurs postopératoires de type neuropathique en France. L’hypothèse était de pouvoir prévenir ce type de douleur, en utilisant une association de médicaments anti-douleurs.
Le 24 mai 2004, un article du Le Figaroparvenait à la même conclusion.
Les médicaments anti-douleurs sont utilisés pour éviter ou réduire les douleurs postopératoires : anti-inflammatoires non stéroïdiens, morphiniques et antalgiques.
La mise en garde de cette revue est donc sans doute prématurée : il n’existe pas de consensus scientifique quant à l’efficacité et à l’innocuité de ces médicaments.
L’étude, menée en double aveugle, a utilisé des données issues de la base de données Ap**podium du Centre de Référence des Médicaments et de la PharmacoEconomie. Elle a été conduite sur 223 patients opérés pour des douleurs neuropathiques, dont 82 pour des douleurs post-chirurgicales, 4 pour des douleurs post-traumatiques et 119 pour des douleurs neuropathiques dites « simples ».
Le choix des anti-douleurs a été le suivant : kétoprofène, paracétamol, aspirine, diclofénac et ibuprofène.
L’objectif de l’étude a été de démontrer l’association entre l’administration d’un anti-douleur et la survenue d’une douleur neuropathique.
Les résultats de l’étude ont montré que le choix du médicament anti-douleur a un impact sur les événements douloureux postopératoires.
Ces derniers étaient plus fréquents dans les groupes prenant le kétoprofène (16%), le paracétamol (28%), l’aspirine (19%) et l’ibuprofène (48%). L’association du kétoprofène avec les autres anti-douleurs était moins fréquente que celle avec la prise de la morphine.
Résultats de l’étudeLe risque de est réduit avec les anti-douleurs comparés à l’absence de prise. ne sont pas associés à une diminution du risque de
choix du médicament est donc à considérer au cas par cas.
L’innocuité des est confirmée : le risque de est diminué par l’association de médicaments anti-douleurs et de paracétamol.
efficacité de l’association des médicaments anti-douleurs est démontrée : l’association kétoprofène- paracétamol- aspirine- diclofénac- ibuprofène est efficace, mais l’association kétoprofène- paracétamol- aspirine- diclofénac- ibuprofène est moins efficace.
« Il n’existe pas de consensus sur le traitement des douleurs postopératoires a rappelé le Dr DANISLa prise en charge de la douleur postopératoire ne peut pas se résumer au seul recours aux Les antalgiques sont la première réponse médicamenteuse à apporter pour soulager une douleur post-chirurgicale. La prise en charge médicamenteuse, avec les anti-douleurs, doit être associée à des mesures non médicamenteuses : exercices corporels et psychologiques, antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens, antalgiques, antidépresseurs, cognitivo-comportementale
Ce que l’on sait moins en revanche, c’est le rôle de l’association anti-douleur et des analgésiques opioïdes
L’association de ces deux traitements est souvent inappropriée.
Il est impératif, selon le Dr DANIS, de concilier la prise en charge médicamenteuse et les mesures non médicamenteuses
La prise en charge médicamenteuse des douleurs postopératoires doit donc être globale et adaptée au patient, et non pas seulement en termes d’anti-douleurs.
, Chef de Service de Pharmacie à l’Hôpital Privé Nord Parisien, Hôpital privé d’Antony.
Cette étude est intéressante pour les médecins et les patients. Elle montre que le est important. Il est important de discuter avec son médecin de la prise en charge de la douleur post-opératoire. Le est à considérer au cas par cas.
sont à privilégier dans un choix global de prise en charge de la douleur.
François VAILLANT, Médecin, Chercheur, Docteur en Philosophie, Président de l’association « Médecins et Pharmaciens contre la douleur »
J’invite tous les médecins à lire l’étude sur les Les médecins doivent discuter avec leur médecin des choix médicamenteux et de l’utilité des mesures non médicamenteuses. Il s’agit d’une démarche très importante pour les médecins et les patients. »
Nous avons publié il y a quelques semaines une étude sur la prise en charge de la douleur postopératoireElle est très intéressante et confirme que le est important dans une prise en charge globale de la douleur. Elle met en évidence que le est à considérer au cas par cas et que l’association des médicaments anti-douleurs est moins efficace. Il est préférable de choisir les , mais l’association avec les autres médicaments anti-douleurs est moins efficace que l’association avec les